Chez l’humain l’attachement est une des composantes du lien qui va se tisser entre le bébé et ceux qui l’élèvent, en général ses parents.
Qu'est-ce que la théorie de l'attachement ?
La théorie de l’attachement a été développée par John Bowlby (1907-1990), psychiatre et psychanalyste Britannique. Il s’est appuyé à l’origine sur des observations éthologiques de Konrad Lorentz et Harry Harlow .
Cette théorie replace l’être humain dans le monde animal où les petits ne peuvent survivre sans des adultes pour les nourrir et les protéger. C’est un besoin vital primaire aussi important que la nutrition ou la reproduction. Chez l’humain l’attachement est une des composantes du lien qui va se tisser entre le bébé et ceux qui l’élèvent, en général ses parents. En France, c’est Serge Lebovici , l’un des pionniers de la psychanalyse infantile qui a révolutionné la conception de la genèse des premiers liens.
Qui sont les figures d’attachement ?
L’enfant crée un modèle de sécurité d’attachement pour chaque relation importante pour lui. Ces figures sont en général, ses parents et la personne la plus constante qui le garde. Un enfant a donc trois ou quatre figures d’attachement, parmi lesquelles « une figure d’attachement principale », celle vers qui en présence des autres, l’enfant se tournera préférentiellement. Les besoins de protection et de sécurité sont prioritaires chez l’enfant de moins de trois ans et restent primordiaux jusqu’à 5-6 ans. Ils sont constants pour un enfant tout au long des journées et des nuits.
La figure d’attachement principale est celle qui s’est occupée le plus souvent et le plus durablement de l’enfant pendant les 1° mois de sa vie. Il est important de savoir que cette hiérarchisation des figures d’attachement a une nécessité vitale et instinctive. Dans la nature, l’enfant avait intérêt à ne pas réfléchir afin de choisir vers quelles figures se tourner mais plutôt intérêt à filer le plus vite possible vers une figure d’attachement préférentielle pour assurer ses chances de survie.
Le fait que les bébés se tournent plus vers la mère que vers le père n’a rien à voir avec l’amour mais avec la construction du lien d’attachement.
Les figures d’attachement principales se construisent dans les 9 premiers mois de la vie et chacune de ses figures est irremplaçable, spécifique et non interchangeable.
Conditions et conséquences d'un bon attachement
Les conditions principales de la construction de ce sentiment de sécurité sont de vivre de manière répétée des expèriences telles que :
–Séparations limitées en fonction de l’âge,
–Transitions au moment des passages d’une figure d’attachement à l’autre (ex : le matin lorsque vous laissez votre bébé à un professionnel petite enfance),
-Recevoir des réponses ajustées aux besoins d’attachement,
–Continuité des personnes. Pour toute figure d’attachement « de garde », la question se pose d’aménager la séparation. Ceci passe également par la transmission aux parents, lors des visites en vue d’un accueil à la crèche, chez une assistante maternelle, au domicile des familles, en MAM (maisons d’assistantes maternelles), de ce qu’est le phénomène d’attachement et de l’importance que cela a pour l’enfant.
–Cohérence et fiabilité des figures d’attachement.
Cette sécurité de base, va traduire un juste équilibre entre attachement et capacités d’exploration. Plus le bébé à un attachement secure avec une personne, plus il sera autonome vis à vis d’elle. Il ne rend donc pas dépendant, bien au contraire ! Il permet à l’enfant de devenir autonome, capables de relations sociales, d’interactions avec l’autre (enfants, adultes…), une régulation émotionnelle de meilleur qualité ; un meilleur développement cognitif.
Le bébé étant un explorateur né : tout l’intéresse, l’attire, stimule sa curiosité. Cependant, cette envie d’exploration le confronte a de nouvelles sources d’inquiétudes : la frustration, l’éloignement de sa figure d’attachement, la peur devant l’inconnu, la frustration, l’impuissance…L’assurance que sa figure d’attachement est là en cas de besoin lui permet de construire un équilibre flexible entre besoins d’attachement et besoins d’exploration : il va l’utiliser comme une base de sécurité dont il va s’élancer en étant tranquillisé pour explorer le monde et comme un havre de sécurité vers lequel, il pourra revenir en cas de besoin, pour repartir aussitôt lorsqu’il est consolé. C’est le cercle de sécurité !